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26 avril 2007 4 26 /04 /avril /2007 20:13
 
C'était ce soir sur ARTE
 
 
Résumé

A Tigreville, sur la côte normande, Albert Quentin (Jean Gabin) dirige un petit hôtel, avec son épouse Suzanne (Suzanne Flon). Ancien quartier-maître du corps expéditionnaire d'Extrême-Orient, Albert est devenu par nostalgie de sa vie aventureuse un buveur invétéré. Pourtant, pendant les violents bombardements de juin 1944, il jure à son épouse qu'il ne touchera plus un verre s'ils s'en sortent indemnes. Pendant des années, Albert a tenu parole, mais, une nuit, un jeune homme étrange (Jean-Paul Belmondo) descend à l'hôtel et va se saouler au bar d'en face. Albert ne tarde pas à se lier d'amitié avec cet ivrogne attachant, mais Suzanne craint qu'il ne l'entraîne vers ses vieux démons.


des dialogues

- Matelot Hénault Lucien, veuillez armer la jonque, on appareille dans cinq minutes.
- C'est parti
- Albert, je vous en prie, vous n'allez pas encore tout me saloper comme la dernière fois.
- Madame, le droit de navigation sur le Yang Tse Kiang nous est formellement reconnu par la convention du 3 août 1885. Contesteriez-vous ce fait ?
- Je ne conteste rien. Je vous demande simplement de ne pas tout me casser comme l'autre jour.
- Oh... mais pardon ! L'autre jour, les hommes de Chung Yang Tsen ont voulu jouer au con. Heureusement que j'ai brisé la révolte dans l'oeuf, sans barbarie inutile, il est vrai. On n'a coupé que les mauvaises têtes ; le matelot Hénault peut témoigner.
- Sur l'honneur.
- Bon. Nous allons donc poursuivre notre mission civilisatrice. Et d'abord, j'vais vous donner les dernières instructions de l'Amiral Guépratte, rectifiées par le Quartier-Maître Quentin ici présent. Voilà : l'intention de l'Amiral serait que nous perçions un canal souterrain qui relierait le Wang-Ho au Yang-Tse-Kiang.
- Le Yang Tse Kiang... bon...
- Je ne vous apprendrais rien en vous rappelant que Wang Ho veut dire fleuve jaune et Yang Tse Kiang fleuve bleu. Je ne sais si vous vous rendez-compte de l'aspect grandiose du mélange : un fleuve vert, vert comme les forêts comme l'espérance. Matelot Hénault, nous allons repeindre l'Asie, lui donner une couleur tendre. Nous allons installer le printemps dans ce pays de merde !
- Bon... Je vois qu'vous êtes raisonnables, j'vous laisse... J'ai des clients à servir, moi.
- Eh ! Dites donc, l'Indigène ! Un peu d'tact, hein !... Parlons d'autre chose !... Parce qu'on les connaît, vos clients ! La Wermacht polissonne et l'Feldwebel escaladeur !...

- Avec lui, si vous avez pas soif, vous serez tout d'suite servi
P.Frankeur

- Pour un picon-bière, c'est moitié-moitié?
- Ca peut le devenir. Mais je saute pas un obstacle sans élan.
Une serveuse/J.P Belmondo

- Ah! Nous y voilà. Ma bonne Suzanne tu viens de commettre ton premier faux pas. Y'a des femmes qui révèlent à leur mari toute une vie d'infidélité, mais toi, tu viens de m'avouer quinze années de soupçon. C'est pire.
J.Gabin


-Ton cient là, Fouquet. Ton espagnol. Douze verres cassés ça te dis rien?
- Monsieur. Primo, voila quinze ans que je vous interdis de me parler. deuxio, si vous ne vouliez pas qu'il boive, c'est simple, vous n'aviez qu'a pas le servir.
- Alors là monsieur, je vous retorque que, primo, je l'ai viré. deuxio, les ivrognes y'en a assez dans le pays sans que vous les fassiez venir de Paris.
- Un ivrogne?
- Ah ben oui ! Un peu ! Même le père Bardasse qui boit quatorze pastis par jour n'en revenait pas !
- Ah parce que tu mélanges tout ça, toi ! Mon espagnol, comme tu dis, et le père Bardasse. Les Grands Ducs et les bois-sans-soif.
- Les grands ducs ?!
- Oui monsieur, les princes de la cuite, les seigneurs, ceux avec qui tu buvais le coup dans le temps et qu'on toujours fait verre à part. Dis-toi bien que tes clients et toi, ils vous laissent à vos putasseries, les seigneurs. Ils sont à cent mille verres de vous. Eux, ils tutoient les anges !
- Excuse-moi mais nous autres, on est encore capable de tenir le litre sans se prendre pour Dieu le Père.
- Mais c'est bien ce que je vous reproche. Vous avez le vin petit et la cuite mesquine. Dans le fond vous méritez pas de boire. Tu t'demandes pourquoi y picole l'espagnol ? C'est pour essayer d'oublier des pignoufs comme vous.
J.Gabin/P.Frankeur

- Écoute ma bonne Suzanne. Tu es une épouse modèle.
- Oh...
- Mais si, t'as que des qualités et physiquement, t'es restée comme je pouvais l'espérer. C'est le bonheur rangé dans une armoire. Et tu vois, même si c'était à refaire, je crois que je t'épouserai de nouveau. Mais tu m'emmerdes.
- Albert!
- Tu m'emmerdes gentiment, affectueusement, avec amour mais tu m'emmerdes.
J.Gabin/S.Flon

- Dis-toi bien qu'si quelque chose devait m'manquer, ce serait plus l'vin, ce serait l'ivresse...
J.Gabin

- Je crains malheureusement qu'on ne s'attache pas à une femme avec des vertus culinaires. Avec des vertus d'aucune sorte d'ailleurs.

- Il est autant anglais que Lawrence d'Arabie est arabe. Perfidie légendaire!
J.Gabin

- Si je buvais moins, je serai un autre homme. Et j'y tiens pas.
J.P Belmondo

- Sous pretexte de nous empêcher de boire, elles ne rêvent qu'à nous mettre en bouteille.

- Que ce soit la révolution ou la paëlla, dis-toi bien que rien de ce qui est espagnol n'est simple.
J.P.Belmondo

- Si la connerie n'est pas remboursée par les assurances sociales, vous finirez sur la paille.
J.P.Belmondo

- Une paella sans coquillages, c'est un gigot sans ail, un escroc sans rosette.
J.P.Belmondo

- Je suis le plus grand matador français!.. Gabriel Fouquet...Plus celèbre que Fierchoul...Yo soy unico!.. Ca vous intéresse, papa?
- Peut être?
- Et qu'est ce qui vous intéresse? La matador, le taureau ou l'Espagne?
- Le voyage, votre façon de voyager
- Ah ça c'est un secret!
- Oh la la !.. Le véhicule je le connais, je l'ai déjà pris, et c'était pas un train de banlieue, vous pouvez me croire...Moniseur Fouquet, moi aussi il m'est arrivé de boire... Mais ça m'envoyait un peu plus loin que l'Espagne... Le Yang tsé Kiang... Vous avez déjà entendu parler du Yang Tsé Kiang?.. Ca tiens de la place dans une chambre, moi j'vous l'dis!
- Sûr!... Alors deux xérès?...
- Je ne bois plus, je croque des bonbons...
- Et ça vous mène loin?
- En Chine toujours, mais plus la même... Maintenant c'est une espèce de Chine d'antiquaire... Quant à descendre le yang tsé Kiang en une nuit c'est hors de question... Un petit bout par çi, un petit bout par là... Et encore, pas tous les soirs... Les sucreries font bouchon...
J.P Belmondo / J.Gabin

- Le Yang Tsé Kiang n'est pas un fleuve, camarade... C'est une avenue... Une avenue de 5000 kilomètres qui dégringole du Tibet et qui s'arrête à la mer Jaune... A gauche et à droite des jonques, des sampans... Au milieu, en plein courant, des tourbillons d'îles flottantes... Des orchidées hautes comme des arbres et des troupeaux de buffles... Des millions de mêtres en cubes d'or, de fleurs et de limon qui descendent vers Nankin, au milieu des pagodes et des ville en bois... Des villes pontons où tout est à vendre: l'alcool, le poisson cru, les putains, l'opium...
J.Gabin

- Y'a pas de bonnes habitudes. L'habitude, c'est une façon de mourir sur place.

- Mourir saoûl, c'est mourir debout.

allez aussi sur :  Récré : Audiard

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