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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 01:44

 

Autrefois, lorsqu'il avait douze ans, l'Enfant-Dieu semblait empressé à s'éloigner des siens, pour entrer dans sa mission divine ; après dix-huit ans passés à Nazareth, on dirait qu'il y apporte quelque lenteur; et celle-là même qui s'efforçait alors de le retenir, l'incline maintenant à se révéler au monde. Car le miracle sollicité n'avait pas seulement pour dessein de venir au secours d'une détresse privée. Mieux que personne, la Sainte Vierge y voyait l'inauguration du ministère de son Fils. Elle n'ignorait pas quel devait être le terme de ce ministère : elle savait, mieux que Jean -Baptiste, que Jésus était l'Agneau de Dieu. Elle lui disait pourtant et quand même : « Vous vous devez au monde. Je ne vous retiendrai plus. Vous ne cesserez pas d'être mon Fils. Je serai toujours, en dépit des formes extérieures, plus à vous ; vous, plus à moi. Je sais bien qui vous êtes, mais eux ne le savent pas : dites-le-leur. Lorsque vous avez pris naissance dans mon sein, vous avez hâté votre venue et devancé votre heure à cause des désirs de mon âme : hâtez- vous encore... »

 

Telle est, croyons-nous, la portée de cette requête maternelle. Elle est, en tout cas, inspirée par la compassion, par la foi, la confiance ; elle est si tendre, si mesurée, si discrète, que le nom de Fils n'est même pas prononcé, comme pour respecter jusqu'à l'extrême la liberté de ses décisions divines. Aussi, à, priori, devons-nous écarter de la réponse du Seigneur toute intention de reproche et de réprimande. Mais ne serait-ce pas une réprimande simulée ? Quelques-uns l'ont cru. Le Seigneur aurait voulu, en parlant ainsi à sa Mère, nous apprendre, à nous, que, dans l'ordre des choses surnaturelles, nous n'avons à déférer ni à l'autorité, ni aux instances de nos proches. Mais il nous semble dangereux de supposer dans l'évangile de telles scènes calculées, concertées, tout artificielles, comme si les événements réels et les paroles vraies ne suffisaient pas à notre enseignement. Et, dans l'hypothèse d'une leçon indirecte, pourquoi donc accorder le miracle? L'heure n'est pas venue, la demande est importune, et elle est exaucée quand même ! Alors, que devient la leçon ? Est-ce que le miracle final n'autorisera pas, au contraire, toutes indiscrétions, si indiscrétion il y a ? — « Non, disent d'autres exégètes, la réponse du Seigneur ne contient aucun reproche, ni réel, ni simulé : c'est un enseignement adressé à sa Mère. » Un enseignement sur quoi ? sur sa divinité ? est-ce donc qu'elle l'ignorait ? Sur son indépendance dans son rôle de Rédempteur ? mais il y avait dix-huit ans qu'elle en était avertie, si tant est qu'elle ait jamais eu à l'apprendre. Si l'on veut qu'en cette circonstance le Seigneur ait enseigné, accordons qu'il a voulu apprendre à sa Mère et au monde que Dieu ne peut rien lui refuser, qu'elle est toute-puissante dans sa prière. 

Dom Delatte

 

A suivre ... Abonnez-vous :)  ...

 

 

 

 

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