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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 10:03

Un point de vue


Jour de Colère. Liberté d’expression et vérité

Y aller, ou ne pas y aller ? Selon leurs objets propres et leur appréciation, une partie des associations qui appellent toujours ou n’appellent plus à se joindre, dimanche, à Jour de Colère s’expriment sur la participation annoncée de Dieudonné ou sur la défense à tout crin de la « liberté d’expression ». Christine Tasin, de Riposte laïque, a retiré son soutien si Dieudonné n’y est pas déclaré persona non grata (elle s’en explique sur Boulevard Voltaire).

L’AGRIF, qui a pour objet de protéger chacun et notamment les chrétiens et les Français des injures et des appels à la haine devant les tribunaux, a décidé, par cohérence, de ne plus appeler à manifester au nom de la liberté d’expression et du principe voltairien invoqué par un porte-parole anonyme des organisateurs : « Je ne suis pas forcément d’accord avec tout ce que tu as à dire, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que tu puisses le dire. » L’AGRIF a eu naguère à poursuivre Dieudonné pour des propos violemment antichrétiens…

D’autres – comme Civitas – ne contestent pas ce point de vue mais s’en tiennent à l’objectif premier de ce Jour de Colère qui juxtaposera, sans vouloir les confondre, les colères contre Hollande.

Chacun jugera ; pour ce qui est de Présent, nous ferons ce jour-là le travail qui nous incombe : couvrir l’événement, vous en parler, prendre le pouls de cette exaspération qui monte de toutes parts, et qui n’est certainement pas moindre chez ceux qui « y vont » et ceux qui « n’y vont pas ».

Mais notre rôle étant aussi plus spécifiquement de réfléchir aux événements du point de vue de la contre-révolution, il faut nous attarder un peu sur la notion de « liberté d’expression ».

La tentation est grande, à l’heure où les catholiques, les défenseurs de la vie, les parents dont les droits sont réduits à peau de chagrin par la propagande martelée au sein de l’Education nationale, où tant de Français voient les ravages de l’immigration incontrôlée, se voient interdits de parole, de se battre avec les armes de l’adversaire. Réclamer la « liberté de pensée et d’expression » apparaît dès lors comme une réponse ad hominem justifiée par le fait qu’on se heurte à une pensée unique, totalitaire dans son essence, dans son expression, dans son appareil de répression plus ou moins discret.

Et chacun se souvient, en espérant enfin le réduire à néant, du mot d’ordre révolutionnaire : « Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté ! »

Et certes la liberté est un grand bien ; il est des libertés propres au bien de l’homme : celle de servir Dieu avec cet amour dont la liberté est condition est la première d’entre elles. Pas la seule…

Mais la liberté a un lien de parenté étroit avec la vérité et la raison. A ce point que si le « dieu » des musulmans est considéré par l’islam comme n’en faisant qu’à sa tête (d’où les versets abrogeants et les versets abrogés du Coran), nous, chrétiens, savons que Dieu, infiniment libre, s’exprime par sa Parole, la raison, le Logos. Il est la Vérité ; il ne se contredit pas au nom de sa liberté.

Pour les hommes, la clef est dans les paroles du Christ : « La vérité vous rendra libres. » La liberté est le fruit de la vérité ; qui n’est pas dans la vérité, subit l’esclavage de l’erreur. Servir la vérité, c’est alors être libre, en acceptant d’être guidé par la droite raison – et, pour celui qui a la grâce de la foi, d’adhérer à ce que Dieu a révélé.

On est bien loin, on est même aux antipodes de la soi-disant « libre pensée », qui revendique en somme un droit d’abuser de la liberté pour se dresser contre la vérité.

C’est pourquoi, nonobstant l’idée répandue par plusieurs siècles d’idéologie révolutionnaire – qui, elle, ne s’y conforme jamais, soit dit en passant – nous ne sommes pas là pour défendre le droit de nos adversaires d’exprimer ce que nous savons ou pensons être faux, nocif, erroné et même mortel. Même si les limites à la liberté d’expression, dans l’ordre politique, se définissent de manière prudentielle, c’est entendu – et même si nous ne revendiquons pas, ce serait absurde, une infaillibilité qui ne nous appartient pas.

Les approches concrètes et les choix d’action, dans le respect de ce principe, varieront forcément.

Mais que ce soit dans la clarté de la vérité et dans l’amitié française !

Jeanne Smits, in "Présent"Article extrait du n° 8027 du Jeudi 23 janvier 2014

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