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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 17:46

 

Saint Philippe Néri ...

Philippe naquit à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l'appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable. Vers l'âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d'un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d'étudiant: pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule.

Après plusieurs années d'étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul, quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable.

Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à Dieu. Il aimait surtout les jeunes gens; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice. "Amusez-vous bien, leur disait-il souvent; mais n'offensez pas le bon Dieu!" Aussi Philippe exerçait-il sur l'enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible…

Emporté par l'amour de Dieu à un degré rare, Philippe Néri avait des extases. Il était saisi intérieurement par une telle présence de Dieu, avec une telle force, qu'il ne pouvait plus bouger. Cela lui arrivait souvent en disant la messe, après la consécration. En général, il disait sa messe quotidienne seul, avec un servant de messe. Quand celui-ci voyait qu’il était emporté par l'extase, il le laissait sur place, sortait en mettant un écriteau à la porte : "Le Père dit sa messe", et allait vaquer à ses occupations. Tout le monde savait ce que cela signifiait, et on laissait Philippe tranquille. Plus tard, au moment du déjeuner, le servant de messe revenait, faisait un peu de bruit, Philippe sortait de l'extase, terminait sa messe, et allait déjeuner avec sa communauté.

En privé, cela n'avait pas d'inconvénients, mais en public ? Philippe Néri avait prévu la chose. Il aimait beaucoup un recueil d'histoires drôles arrivées à un curé napolitain, le Piavonno Arlotto. Il faisait placer le livre sur l'autel, à côté du missel. Quand l'extase arrivait, il ne fallait pas qu'il soit immobilisé devant tout le monde. Il poussait alors le missel, et lisait une ou deux histoires drôles. Cela le distrayait, et il pouvait reprendre sa messe. Bien entendu, les gens se demandaient pourquoi la messe durait plus longtemps à certains moments et quelles prières le prêtre pouvait bien dire.Malheureusement, au bout d'un moment, Philippe connaissait par cœur toutes les blagues du brave curé napolitain. Mais il avait un chat familier. Il la faisait donc placer sur l'autel. On l'amenait sur un coussin, sous les yeux inquiets et interrogateurs de l'assistance, et Philippe commençait la messe. Le chat était très sage, et ne bougeait pas. Il regardait son maître officier. Quand l'extase venait, Néri caressait le chat qui était ravi et faisait mille câlineries. Cela aussi le distrayait et il pouvait alors reprendre l'office.

Restait le cas des processions où il portait, dans les rues de Rome, le Saint Sacrement. Une ou deux fois, il fut surpris par l'extase en pleine rue. Le Corps du Christ était porté sous un dais, escorté de Gardes suisses. Néri, se voyant immobilisé par la violence de l'amour de Dieu, eut l'idée de tirer la barbe d'un garde. Celui-ci, sidéré, se mit à pousser des cris, à la grande joie de la foule. Néri put se reprendre un peu et continuer la procession.

Philippe jouait pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à Dieu: "Seigneur, défiez-Vous de moi, car j'ai peur de Vous trahir!" Philippe mourut à l'âge de quatre-vingt ans, le 26 mai 1595.

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