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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 20:46

 

Il y avait auprès de l’enfant quelqu’un qui a beaucoup contribué à donner à la chrétienté son caractère si profondément humain. Si l’on organisait un référendum pour désigner celle des fêtes du christianisme qui prête le moins à discussion, le choix se porterait sans doute sur Noël. Pourtant Noël est inséparable de la Sainte Vierge, dont le culte fait l’objet de disputes passionnées – quelles que fussent mes idées, je n’ai jamais compris pourquoi. Une génération plus puritaine que la nôtre s’opposa, dans mon enfance, à l’installation d’une statue d’une Vierge portant l’Enfant dans l’église de ma paroisse. Après beaucoup de discussions, les fidèles se mirent d’accord sur la suppression de l’Enfant. Cela aggravait, semble-t-il, le caractère mariolâtrique de la statue, mais peut-être jugèrent-ils que, privée de ce qu’ils considéraient sans doute comme une arme, la mère était moins dangereuse. L’incident est symbolique. Si vous enlevez la statue de la mère, comment laisser le nouveau-né ? Vous ne pouvez pas voir l’enfant sans voir sa mère. Dans la vie courante, vous n’approcherez l’enfant que par sa mère. Si nous pensons à l’enfance du Christ, l’idée de sa mère suivra comme elle a suivi dans l’histoire. Les Primitifs voyaient juste dans leurs tableaux : lors de la nativité, ces têtes sacrées sont trop proches pour que leurs auréoles ne s’entremêlent pas.
G.K. Chesterton,  L’Homme éternel

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