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13 février 2018 2 13 /02 /février /2018 16:23
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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 10:51

Reçu d'EVR.

 

Dimanche 21 janvier, nous célébrerons l’anniversaire de la mort du roi Louis XVI. Cette exécution, écrira Albert Camus dans L’homme révolté, « symbolise la désacralisation de cette histoire et la désincarnation du Dieu Chrétien. Dieu, jusqu’ici, se mêlait à l’histoire par les Rois. Mais on tue son représentant historique, il n’y a plus de roi. Il n’y a donc plus qu’une apparence de Dieu relégué dans le ciel des principes. » Remémorons-nous cet événement avec ce texte de l’historien Bernard Faÿ (1893-1978) :

Sitôt seuls, l'abbé Edgeworth tomba aux pieds de Louis XVI en pleurant. Pour la première fois, le Roi s'attendrit, puis, se reprenant, il s'excusa. L'habitude de vivre parmi des ennemis lui rendait la vue d'un sujet fidèle un spectacle fort émouvant. Il mena l'abbé Edgeworth dans sa tourelle ; il l'y fit asseoir, lui montra son testament (…). Vers huit heures et demie, l'annonce que sa famille était là les interrompit. Aussitôt, il s'y rendit. Et, revoyant les siens, il s'émut d'abord ; ils s'assirent unis en un groupe sanglotant ; puis, il leur raconta le procès avec sérénité ; il rappela au Dauphin ses devoirs religieux et celui de pardonner à ses bourreaux. Il bénit ses deux enfants, leur parla avec tendresse et les consola. Mais il refusa que la famille passât la nuit avec lui. Il avait trop besoin de sérénité. Il promit, pourtant, de la revoir le matin. En partant, la Reine défaillait.

Il les congédia à dix heures et quart pour consacrer ses dernières heures à Dieu. . « Ah ! Monsieur, dit-il à l'abbé, quelle entrevue que celle que je viens d'avoir ! Faut-il que j'aime et que je sois si tendrement aimé ? Mais c'en est fait, oublions tout le reste pour ne penser qu'à l'unique affaire de notre salut ; elle seule doit en ce moment concentrer toutes mes affections et mes pensées. » Il se confessa donc. Puis, vers onze heures, il prit un léger souper et força l'abbé à l'imiter. Celui-ci, que la confession du Roi pénétrait de componction, lui proposa de lui donner la communion. Tâche difficile et dangereuse, mais la joie de Louis XVI était si grande que l'abbé Edgeworth n'hésita pas à voir aussitôt les commissaires qui surveillaient le Roi ; il obtint d'eux, enfin, la permission et les moyens de dire la messe.

Edgeworthh rapporta l'heureuse nouvelle au Roi. Rassuré, plein de joie spirituelle, il causa tard dans la nuit avec l'abbé, puis il se coucha en disant à Cléry de l'éveiller à cinq heures. Il se réveilla le premier : « J'ai bien dormi, dit-il à Cléry qui allumait le feu ; j'en avais besoin, la journée d'hier m'avait fatigué. » Cléry l'habilla et le coiffa en silence. A six heures, l'abbé dit la messe sur une commode installée au milieu de la pièce. Le Roi la suivit à genoux et communia pieusement.

La messe terminée, Cléry le pria de le bénir. Il le fit en le remerciant de ses loyaux services. Il lui remit un cachet pour son fils, un anneau pour la Reine, une mèche de ses cheveux. Il plaça sur la cheminée les autres objets, montre, portefeuille, etc.

Depuis cinq heures, on battait la générale ; des troupes de cavalerie entraient dans la cour du Temple. Le Roi désira âprement revoir les siens. Le prêtre le lui déconseilla, car la Reine ne le supporterait pas. « Vous avez raison, ce serait le coup de la mort ; il vaut mieux me priver de cette douce consolation et la laisser vivre d'espérance quelques moments de plus. »(…)

A neuf heures, (…) On prévint le Roi que l'heure fatale était venue. « Je suis en affaire, répondit-il. Attendez-moi là. Je serai avec vous. » Fermant la porte, il s'agenouilla devant Edgeworth : « Tout est consommé, Monsieur, donnez-moi votre dernière bénédiction, et priez Dieu qu'il me soutienne jusqu'à la fin. »

Puis, il rentra dans sa chambre, prit son chapeau et suivit les gardes, moins chagrin qu’eux. A la seconde cour, on l'installa dans une voiture de place, avec l'abbé et deux gendarmes. Nul ne parlait, il lisait le bréviaire d'Edgeworth. On entendait le piétinement des soldats, le bruit des tambours. La marche, lente et interrompue, dura deux heures.

La pensée du Roi se reportait vers le passé. Quel besoin d'aimer en lui ! Comme il avait aimé ce peuple ! Mais que de haine contre lui ! Choiseul, l'homme des philosophes ; parlementaires et sectaires, puis Orléans, les Trente, les jacobins. Aujourd'hui, ils triomphaient ; la France reniait sa tradition, sa civilisation et sa foi. Elle refusait cette suprématie sur l'univers que sa race avait voulue, et lui, obtenue. Que deviendrait- elle sans ancre et sans boussole, même si son peuple gardait ses qualités héroïques et son génie merveilleux ? II ne regrettait rien. Plutôt mourir que tuer ses sujets.

Cependant, dans tous les coins de Paris, des royalistes cherchaient une occasion d'agir. La veille, l'un d'entre eux avait assassiné Lepeletier de Saint-Fargeau. Mais le 21 janvier 1793, la police, nombreuse et tendue, empêcha de rien faire. La voiture parvint ainsi place Louis-XV. Alors, elle s'arrêta, et on le fit descendre. Auparavant, de son ton toujours calme et ferme, il réclama qu'on respectât l'abbé après sa mort. Trois bourreaux l'entourèrent pour lui ôter ses vêtements. Il les repoussa et défit son col et sa chemise. Ils voulurent lui lier les mains. « Me lier ! répondit-il avec indignation. Non, je n'y consentirai jamais ; faites ce qui vous est commandé, mais vous ne me lierez pas, renoncez à ce projet. »

La scène pouvait devenir atroce ; l'abbé Edgeworth lui murmura : « Sire, dans ce nouvel outrage, je ne vois qu'un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense. » Ce fut comme un coup de fouet dans le visage du Roi. Il leva vers le Ciel des yeux où, pour la première fois, il y avait une lueur rouge. « Assurément, s'écria-t-il, il ne faut rien moins que son exemple pour que je me soumette à un pareil affront. » Puis, aux bourreaux : « Faites ce que vous voulez, je boirai le calice jusqu'à la lie. »

On lui lia les mains derrière le dos. Il monta sans hésiter les marches raides de l'échafaud. Puis, en haut, échappant aux bourreaux, il s'avança face à la foule et s'écria, d'une voix tonnante : « Je meurs innocent de tous les crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France... »

Il y avait du flottement dans la troupe, où des soldats pleuraient. Santerre se hâta d'ordonner aux tambours de battre pour couvrir sa voix. Dans ce bruit, les bourreaux firent en hâte leur besogne. La planche bascula. On entendit encore un grand cri. La tête de Louis XVI tomba dans le panier.

Un groupe d'hommes et de femmes se précipitèrent pour plonger leurs mouchoirs et des enveloppes dans son sang. Le sang de Louis XVI gicla très loin.

Depuis, toute l'histoire de la France en est marquée.

Extrait de Louis XVI ou la fin d’un monde , Ed. Amiot-Dumont, 1955

 

Texte plus complet ICI

Louis XVI vu par Camus, Jaurès, Poincaré, Raspail, c'est sur Petrus Angel

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19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 23:00

Il était une foi

***

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12 janvier 2018 5 12 /01 /janvier /2018 13:48

 

« Avoir l'esprit de l'escalier »

C'est le contraire de l'esprit de répartie.

 

 

Le goût des mots...

La suite...

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6 décembre 2017 3 06 /12 /décembre /2017 12:53

 

La Doctrine Sociale de l’Eglise

 

Elle est le fruit des enseignements qualifiés dans l’Eglise concernant la vie en société (cf.CEC = Catéchisme de l'Eglise catholique, p.1880).  

 

Contrairement aux autres grandes religions, explique Benoît XVI à des évêques des USA, le christianisme n’a jamais imposé à l’Etat un droit révélé ni un règlement juridique découlant d’une révélation. Il a au contraire renvoyé à la nature et à la raison comme vraies sources du droit : « La doctrine sociale de l’Eglise argumente à partir de la raison et du droit naturel, c’est à dire de ce qui est conforme à la nature de tout être humain »

 

L’Eglise, experte en humanité, présente les exigences de la nature des choses non pas comme des préceptes religieux valables uniquement pour ses fidèles mais comme des vérités objectives et de bon sens, validées par l’expérience et  pour le bien des personnes.

 

Les propositions de la doctrine sociale de l’Eglise sont confirmées autant par les bienfaits que suscite leur application que par les maux de société qui dérivent de leur contradiction. (cf. CEC 2200).

 

De cet enseignement on dégage quelques  constantes  ou  principes fondamentaux : 

 

1° - la distinction des pouvoirs politiques et religieux (l’un et l’autre soumis à la morale).

 

- la dignité de la personne humaine qui exige le respect de sa vie et  de sa conscience. (cf. CEC 1776sq, 2244)

 

- le principe de destination universelle des biens : nul ne peut être privé du droit de posséder et la propriété d’un bien, corporel ou immatériel, fait de son détenteur un administrateur de la Providence pour en augmenter les fruits au profit d’autrui. (cf.CEC 2404)

 

- la loi de charité ou de communication des biens : chacun est pourvu de dons et talents différents, destinés au service de ceux qui en ont besoin. (cf.CEC 1937 et Mt. XXV, 14-45)

 

- le principe de subsidiarité permet l’exercice des pouvoirs à la mesure des responsabilités. (cf.CEC 1884) « Laissez manier le marteau par qui tient le clou à planter ».

 

- le principe de finalité éclaire la relation des moyens aux buts, la hiérarchie des valeurs. (cf.CEC 1887)

 

- les principes de gouvernement : l’autorité a pour fonction de rendre plus facile l’accès à ce qui est bien, à ce qui est vrai, à ce qui est beau. « La société doit favoriser l’exercice des vertus, non y faire obstacle ; une juste hiérarchie des valeurs doit l’inspirer » (CEC 1895)

 

Le droit positif n’a pas pour prérogative de décider arbitrairement ce qui est juste ou de formuler le droit à sa convenance ; devant le Bundestag, Benoît XVI a rappelé que la mission du monde politique est de discerner entre le bien et le mal, le juste et l’injuste, le vrai et le faux, faute de quoi il devient une bande de brigands ; au parlement de Londres il précise que « les normes objectives qui dirigent une action droite sont accessibles à la raison, même sans le secours de la Révélation ».      

 

Reste pourtant que « la Révélation chrétienne conduit à une connaissance plus pénétrante des lois (naturelles) de la vie sociale » CEC 2419

 

Une synthèse de Jean de Saint-Chamas , qui préfaçait en 2007 Comprendre la doctrine sociale de l'Eglise, d'Anne Despaigne. A lire, à étudier.

 

Traditions monastiques 

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 12:38

 

Dans mes “Réflexions sur la question blanche”, je confesse que dans ma tendre enfance, je ne pouvais dormir, au regard de mes origines judaïques, en présence d'une croix qui me terrorisait.

 En ces temps-là que j’ignorais bénis, la religion catholique dominait notre France. Les temps ont bien changé et mes tempes grisonnées. La France est assiégée et la culture de son peuple interdite de cité. Voilà qu'à Ploërmel, en plein pays breton, l'œuvre d'un artiste dédiée à Jean-Paul II voit sa croix menacée d'amputation au prétexte juridiquement insensé du respect de la laïcité. Et c'est le Conseil d'État, juridiction suprême du droit administratif français qui le décrète d'un trait de plume acéré. Ainsi, un artiste ne devrait pas en hommage au chef de la chrétienté incorporer dans sa sculpture le symbole crucial de celle-ci !

Dans le creux de cette décision, dans l'inconscient des juges, je ne sais que trop ce qui se niche. La honte de la religion occidentale pourtant venue d'Orient. Le mépris qui s'ignore du culte indigène qui se meurt. La religion des blancs, pour l’écrire plus crûment. Les “chrétiens zombies” comme dit si vilainement Emmanuel Todd pour les taxer pour le même prix d'islamophobie. Une entreprise qui fabrique des yaourts grecs décide de supprimer la croix emblématique de ses étiquettes. La régie publicitaire de la RATP interdit une affiche de soutien caritatif aux chrétiens d'Orient massacrés par les islamistes. Les coptes d'Égypte assassinés dans le silence. La traite arabique des esclaves chrétiens interdite de mémoire dans la loi Taubira pour ne pas désespérer la banlieue.

Si le Conseil d'État ne sait pas pourquoi il tranche la croix, moi je sais. Pendant ce temps, la mairie de Paris peut impunément organiser la nuit du ramadan aux frais du contribuable ou contribuer à la construction de mosquées sous couvert d'espace culturel islamique sans attenter aucunement à la laïcité. On peut tolérer des prières de rue sans emprise parait-il sur le domaine public.

On peut édifier des plugs anaux dans la capitale, des vagins royaux à Versailles et des statues de zoophiles sodomisant des chiens à Beaubourg sans égard pour la vue enfantine ou la gente canine. Enfant, je ne pouvais dormir à l'ombre d'une croix tutélaire. Adulte, je ne peux souffrir qu'on en prive la fille ainée et maltraitée de l’église. 

G.W. Goldanel 

Source

 

 

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 11:07

 

Cultiver l'intériorité
> à l'ère digitale*

 

 

« Veux-tu vraiment être saint ? — Remplis le petit devoir de chaque instant : fais ce que tu dois et sois à ce que tu fais » : ce conseil de Saint Josémaria peut nous aider à optimiser notre utilisation des multiples sources d'information et de communication à notre disposition.

 

 

 

Les nouvelles technologies ont développé le volume d'informations que nous recevons à chaque instant. C'est pourquoi nous ne sommes plus étonnés de recevoir en temps réel des nouvelles venant des endroits les plus éloignés. Il est de plus en plus facile de se tenir au courant de l'actualité et de posséder des données sur tout ce qui arrive. Dès lors, de nouveaux défis se présentent peut-être, et en particulier celui-ci : comment gérer les ressources informatiques ?
> L'accroissement des informations disponibles impose à chacun de nous le besoin de cultiver une attitude réflexive, c'est-à-dire d'être capable de faire le tri entre les données qui ont un intérêt et celles qui n'en ont pas. C'est parfois compliqué, car « la vitesse de l'information dépasse notre capacité de réflexion et de jugement et ne permet pas une expression de soi mesurée et correcte » [1]. Si nous ajoutons à cela le fait que les technologies de la communication nous offrent une grande quantité de stimulants qui réclament notre attention (textes, images, musique), il est évident que le risque existe de s'habituer à y répondre sur le champ, sans tenir compte de l'activité qui nous occupait à l'instant précis.
> Le silence fait parti du processus de la communication, en ouvrant des espaces de réflexion qui permettent d'assimiler ce que nous recevons et de donner la réponse adéquate à notre interlocuteur. « Dans le silence nous écoutons et nous nous connaissons mieux nous-mêmes ; dans le silence, la pensée naît et s'approfondit, nous comprenons avec une plus grande clarté ce que nous voulons dire ou ce que nous attendons de l'autre, nous choisissons comment nous exprimer. [2] »
> Dans la vie chrétienne, le silence joue un rôle très important, car il est nécessaire de cultiver une intériorité qui nous permet d'entendre la voix de l'Esprit Saint et de seconder ses motions. Saint Josémaria rattachait au silence la fécondité et l'efficacité [3] et le pape François a demandé des prières « pour que les hommes de notre temps, souvent submergés par le bruit, redécouvrent la valeur du silence et sachent écouter la voix de Dieu et de leurs frères » [4]. Comment parvenir à cette intériorité dans une société marquée par les nouvelles technologies ?


> La vertu de tempérance, une alliée


> Saint Josémaria rappelle une expérience avec laquelle il est facile de s'identifier: « C'est aux moments les moins opportuns que les affaires bouillonnent dans ma tête… », me dis-tu. C'est pour cela que je t'ai recommandé d'essayer d'obtenir des moments de silence intérieur,… et la maîtrise de tes sens externes et internes [5]. Pour parvenir à un recueillement nous permettant d'investir nos puissances dans la tâche à réaliser et pouvoir ainsi la sanctifier, nous devons nous exercer à la discipline des sens. Cela s'applique spécialement à l'usage des ressources informatiques qui, comme tous les biens matériels, doivent être utilisées avec modération.

 

La vertu de tempérance est une alliée
> pour garder notre liberté intérieure
> lorsque nous évoluons dans les milieux digitaux
.

 

 La vertu de tempérance est une alliée pour garder notre liberté intérieure lorsque nous évoluons dans les milieux digitaux. La tempérance est maîtrise de soi [6], car elle ordonne au bien nos inclinations à l'heure d'utiliser les outils disponibles. Elle conduit à agir de telle manière que les choses soient droitement utilisées, selon leur juste valeur, en accord avec notre dignité d'enfants de Dieu.
> Si nous voulons voir juste dans le choix d'un appareil électronique, d'un service déterminé ou même d'une offre informatique gratuite, il est logique de nous interroger sur son attrait ou son utilité, mais aussi de nous demander si ce choix correspond à un style tempéré de vie : est-ce que cela me permettra de mieux profiter de mon temps ou de trouver des distractions convenables ? Ces nouvelles fonctionnalités justifient-elles un nouvel achat ou bien est-ce que je ne pourrais pas prolonger l'usage de mon outil actuel ?

 

Lisez l'article complet ICI

 

 

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7 novembre 2017 2 07 /11 /novembre /2017 23:55

 

Révolution russe de 1917. « Un bilan trois fois désastreux »

 


  •  Statue de Lénine dans un parc de Moscou | AFP

Résultat de recherche d'images pour "Quel héritage de la révolution russe de 1917 ? Ouest-France, la Gazeta"

Quel héritage de la révolution russe de 1917 ? Ouest-France, la Gazeta Wyborcza, le Collège des Bernardins et My House of European history donnent la parole à l'historien Stéphane Courtois, auteur de « Lénine, l'inventeur du totalitarisme » (chez Perrin).

La prise du pouvoir par Lénine à Saint-Pétersbourg le 7 novembre 1917 instaura le premier régime communiste de l'histoire. A l'occasion de son centenaire, nombreux sont en France ceux qui encensent cette révolution « prolétarienne », la fameuse « prise du palais d'Hiver »présentée comme une insurrection populaire - vision largement fantaisiste -, et « l'héroïsme » des bolcheviks face à la « contre-révolution » et à l'encerclement de « l'intervention étrangère ».

Ce que François Furet a nommé « le charme universel d'Octobre » a suscité en Europe et en particulier en France une mémoire glorieuse du communisme, entérinée par la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie en 1945, au nom de la « lutte contre le fascisme ». Mais à regarder les choses de plus près, l'historien s'interroge sur l'héritage qu'a laissé cette révolution. Or les héritiers - c'est-à-dire nous tous - ne reçoivent qu'en fonction du bilan laissé par le défunt régime. Et ce bilan est désastreux à au moins trois points de vue.

La suite...

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 11:29
Un article de 2011

 

L'apologie de la crémation

Le jour de la Toussaint est sans doute le jour le moins bien choisi, mais l'amalgame paradoxal entre Toussaint et mort se renforce d'année en année. Le Parisien a choisi de ponctuer cette erreur en proposant aujourd'hui un dossier sur la crémation (ici ,ici et ).

On ne choisit pas l'actualité. Voici donc la position de l'Eglise sur cette pratique :

"L’Eglise recommande vivement que soit conservée la pieuse coutume d’ensevelir les corps des défunts; cependant, elle n’interdit pas l’incinération, à moins que celle-ci n’ait été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne" (Code de Droit Canonique, c. 1176 §3).
"Les corps des défunts doivent être traités avec respect et charité dans la foi et l’espérance de la résurrection. L’ensevelissement des morts est une œuvre de miséricorde corporelle; elle honore les enfants de Dieu, temples de l’Esprit Saint" [Catéchisme de l’Eglise catholique, no. 2300].
"L’Eglise permet l’incinération si celle-ci ne manifeste pas une mise en cause de la foi dans la résurrection des corps" [Catéchisme de l’Eglise catholique, no. 2301 §2].

Un très bon article est à découvrir ici où il est explicite que l’incinération s'est développée en Europe sous la pression des sociétés maçonniques et qu'actuellement la première raison du choix de l'incinération est d’ordre philosophique (à l’origine, athéisme et anticléricalisme déclarés).

Source

En prime, un épisode de COLUMBO, En grande pompe - Tu retourneras en poussière ...

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23 septembre 2017 6 23 /09 /septembre /2017 09:11
 
  • le 23 septembre 1913 : première traversée aérienne de la Méditerranée.

L'aviateur français Roland Garros réussit la première traversée de la Méditerranée en reliant Saint-Raphaël dans le Var à Bizerte, au Nord de la Tunisie. Il parcourt les 730 kilomètres en 7 heures et 53 minutes, à bord d'un monoplan Morane-Saulnier.

 

D'autres "23 septembre", dont la mort de Padre PIO en 1968.

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 08:38

Louis VII avait accédé au pouvoir à l'âge de 16 ans, et était un homme extrêmement religieux : sa femme, Aliénor d'Aquitaine, le surnommait « le moine ». Il démontra sa foi en participant activement à la deuxième croisade et en s'affirmant tout au long de sa vie comme le protecteur de l'Église. Mais il n'oublia pas pour autant les intérêts de la dynastie capétienne.

En prenant systématiquement le parti de l'Église contre les seigneurs abusifs, il réussit à affermir son autorité dans tout le royaume et même à agrandir le domaine en direction de la Bourgogne et de l'Auvergne. Comme ses prédécesseurs, Louis VII a contribué à l'affaiblissement du pouvoir féodal. 

La France s'enrichit sous son règne, l'agriculture se transforme et gagne en productivité, la population augmente, le commerce et l'industrie se développent, une véritable renaissance intellectuelle apparaît, et le territoire se couve de châteaux forts construits en pierre.   

Pourtant, problèmes et difficultés diverses ne manquaient pas au début du règne, comme le montrent les deux extraits suivants :  

18 septembre,henri iv,pendule de foucault,panthéon,sully,louis vii,alienor d'aquitaine,reims,deneux

Dans notre album L'aventure France racontée par les cartesvoir la photo « La France avant et après Philippe Auguste »

Lire la suite

 
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5 septembre 2017 2 05 /09 /septembre /2017 18:45


« Vous nous voyez debout parmi les nations.

Nous battrons-nous toujours pour la terre charnelle.

Ne déposerons-nous sur la table éternelle

Que des cœurs pleins de guerre et de séditions.

 

Vous nous voyez marcher parmi les nations.

Nous battrons-nous toujours pour quatre coins de terre.

Ne mettrons-nous jamais sur la table de guerre

Que des cœurs pleins de morgue et de rébellions.

 

Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.

Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.

Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle.

 

Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,

Couchés dessus le sol à la face de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu,

Parmi tout l'appareil des grandes funérailles.

 

Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.

Car elles sont le corps de la cité de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,

Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.

 

Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans la première argile et la première terre.

Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.

Heureux les épis murs et les blés moissonnés.

 

Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans la première terre et l'argile plastique.

Heureux ceux qui sont morts dans une guerre antique.

Heureux les vases purs, et les rois couronnés.

 

Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans ce premier terreau nourri de leur dépouille,

Dans ce premier caveau, dans la tourbe et la houille.

Heureux les grands vaincus, les rois désabusés.

 

Heureux les grands vainqueurs. Paix aux hommes de guerre.

Qu'ils soient ensevelis dans un dernier silence.

Que Dieu mette avec eux dans la juste balance

Un peu de ce terreau d'ordure et de poussière.

 

Que Dieu mette avec eux dans le juste plateau

Ce qu'ils ont tant aimé, quelques grammes de terre.

Un peu de cette vigne, un peu de ce coteau,

Un peu de ce ravin sauvage et solitaire.

 

Mère voici vos fils qui se sont tant battus.

Qu'ils ne soient pas pesés comme on pèse un esprit.

Qu'ils soient plutôt jugés comme on juge un proscrit

Qui rentre en se cachant par des chemins perdus.

 

Mère voici vos fils et leur immense armée.

Qu'ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.

Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre

Qui les a tant perdus et qu'ils ont tant aimée. »

 

Charles Péguy, Eve (1913)

Charles Peggy est mort pour la France le 5 septembre 1914.

 

 

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5 septembre 2017 2 05 /09 /septembre /2017 18:09
Un anniversaire : Charles Péguy

Rédigé par Anne Bernet le  dans Culture

Un anniversaire : Charles Péguy

Ce 5 septembre marque le cent-troisième anniversaire de la mort au champ d’honneur de Charles Péguy, tué dans la contre-attaque devant Villeroy qui préluda à la victoire de la Marne. Il est bon de revenir sur cette figure héroïque et inclassable.


Péguy n’entre pas dans les catégories préétablies. Né le 7 janvier 1873 à Orléans, dans une famille très modeste, élevé par sa mère rempailleuse restée prématurément veuve, il poursuit ses études secondaires et supérieures en tant que boursier. Il s’en  croira toujours redevable à la IIIe République et cela explique son loyalisme envers un régime dont, en vieillissant et confronté à la réalité, il méprisera toujours davantage le personnel qu’il épingle sans pitié :

« L’idéal, c’est de mourir pour ses idées ; la politique, c’est d’en vivre. »

Ferveur républicaine

Cette ferveur républicaine sincère devrait faire de lui un homme de gauche, Péguy se décrit d’ailleurs comme socialiste. Cependant, très vite, ces étiquettes ne correspondent plus à ses sentiments intimes, ni au combat hors norme qu’il mène. C’est que Péguy est un homme de la terre, un enraciné, et que tous les rêves internationalistes lui demeurent étrangers. Ce paysan de la Beauce et du Bourbonnais ne sera jamais un « citoyen du monde » et c’est ce qui le sauvera. Il aime la France par toutes les fibres de son être, incapable de s’acoquiner avec ceux qui la braderaient au premier venu. C’est pourquoi il applaudira, en juillet 14, l’assassinat de Jaurès qu’il croyait capable de toutes les lâchetés en cas de défaite française face à l’Allemagne. Et pourquoi, alors qu’âgé de 41 ans, il devrait être versé dans la territoriale, il insiste pour rester dans les cadres d’active, choix qui lui vaudra de tomber au champ d’honneur parmi les premières victimes du conflit.

Jeanne d'Arc

Parce qu’il aime la France, il aimera Jeanne d’Arc, sainte Geneviève, et la Vierge Marie qui ramèneront cet agnostique à la foi de son enfance, une foi combative, propre à heurter quelques bonnes consciences trop étroites pour saisir sa vision peu sulpicienne mais puissante du catholicisme. Saint Pie X s’opposera à sa mise à l’Index, mesurant ce que cette parole libre, forte, imprégnée de piété vraie apportera au siècle qui vient et le réconfort que tant d’âmes y puiseront.
Autant dire que ce Péguy catholique, patriote, farouchement « anti-boche », n’a rien pour plaire à notre époque. Il s’en doutait, lui qui dénonçait les dérives de la modernité, « la stérilité moderne », « le monde de ceux qui ne croient à rien, pas même à l’athéisme, qui ne se dévouent, qui ne se sacrifient à rien », avec des accents qui, sortis de leur contexte daté, ont quelque chose de prophétique. Qu’on relise, parmi d’autres, ce texte posthume, Nous sommes des vaincus, qui s’applique, si terriblement, à ce que cette chrétienté qu’il aimait vit aujourd’hui :

« Nous sommes des vaincus. […] Aujourd’hui, dans la décroissance, dans la déchéance des mœurs politiques et privées, nous sommes littéralement des assiégés. Nous sommes dans une place en état de siège. […] et toute la plaine est abandonnée, toute la plaine est aux mains de l’ennemi. […] Nul aujourd’hui, nul homme vivant ne nie, nul ne conteste, nul ne songe même se dissimuler qu’il y a un désordre; un désordre croissant et extrêmement inquiétant ; non point en effet un désordre apparent, un trouble de fécondité qui recouvre un ordre à venir, mais un réel désordre d’impuissance et de stérilité, nul ne nie plus ce désordre, le désarroi des esprits et des cœurs, la détresse qui vient, le désastre menaçant. Une débâcle. C’est peut-être cette situation de désarroi et de détresse qui nous crée, plus impérieusement que jamais le devoir de ne pas capituler. Il ne faut jamais capituler. »

« En temps de guerre, celui qui ne se rend pas est mon homme, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne et quel que soit son parti. Il ne se rend point, c’est tout ce qu’on lui demande. » disait-il aussi.

Nous sommes en guerre

Nous sommes en guerre, et comme jamais peut-être nous l’avons été. Il semble même, à certaines heures, que la guerre est perdue, la citadelle tombée et que nous luttons absurdement sur des bastions dérisoires tandis que toutes les portes de la place sont ouvertes et l’ennemi déjà en train de fêter sa victoire. Cette « situation de désarroi et de détresse » que Péguy pressentait, c’est la nôtre.
Alors, suivons son conseil : ne capitulons pas.

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25 août 2017 5 25 /08 /août /2017 08:41
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16 juillet 2017 7 16 /07 /juillet /2017 08:30

Si Jeanne le dit…

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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 08:59
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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 08:09
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11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 21:47

De Marc Fromager, Directeur de l'AED :

"On savait que cela arriverait un jour mais on revient de si loin qu'on a encore un peu de mal à y croire. Tout n'est certes pas réglé mais la vie va pouvoir reprendre après l'enfer de l'occupation par l'État islamique.

Après 3 ans de combats, la deuxième ville d'Irak est en ruines, comme les villages de la plaine de Ninive. Aujourd'hui, nous reconstruisons déjà des maisons à Qaraqosh et aux alentours pour les chrétiens qui veulent revenir. Nous voulons permettre à ceux qui le souhaitent de rentrer dignement et en sécurité chez eux dans leurs villages de la plaine de Ninive.

P_thabetBien qu'ils en aient la possibilité, beaucoup de chrétiens ne veulent pas émigrer vers d'autres pays et insistent pour rester en Irak. Comme Tawfeek Saqat, de Qaraqosh, dont quatre enfants ont été enlevés par Daech (vidéo ici) : "Je suis né dans ce pays. C'est ici que j'ai passé toute ma vie. Je ne veux pas partir. Ma foi en Jésus-Christ me donne la force de continuer à vivre ici. Tout ce que j'aime est à Qaraqosh : mon pays, mon commerce, toute ma vie. Je ne veux pas émigrer."

La suite...

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18 juin 2017 7 18 /06 /juin /2017 07:33
Un autre 18 juin...
 
  • le 18 juin 2004 : disparition de Jeanne-Marie Kegelin, une sainte Maria Goretti française…

Voici dix années que cette petite fille a été enlevée, le 18 juin 2004, le jour de la fête du Sacré Cœur, et est devenue une martyre de la vertu de pureté. Quelques jours auparavant, elle faisait le Pèlerinage de Chartres... Elle n'avait pas 11 ans, l'âge de sainte Maria Goretti !

Jeanne Marie est connue comme une fillette « enjouée », « farceuse », « franche », « directe », « une petite chrétienne qui avait fait siennes toutes les valeurs de l'Evangile », qui « récite son chapelet » et « chante des cantiques ». Jeanne-Marie est la septième d'une famille de huit enfants. « Elle était plus digne du ciel que de la terre », commente sa mère, Marie-Martine.

La mère de Jeanne-Marie lance ainsi à la cour, le jour du procès :

« Je n'en veux pas à Dieu de nous l'avoir ravie. Mais j'en veux à tous ces gouvernants qui ne font rien contre la pornographie ambiante, sur les murs de nos villes, à la télévision… » Et de crier sa conviction que cette « pornographie » forge « les violeurs de demain »…

Dans un petit carnet, où elle écrivait ce qui lui tenait le plus à cœur on peut lire que : « Jésus est le plus important" pour elle, et qu'elle voulait faire beaucoup de sacrifices pour Lui, quelques jours avant sa disparition. (Phrase écrite peu de jours avant de rencontrer le Christ au Ciel…

Si la foi n'épargne pas de la douleur, cependant elle donne la paix et la certitude. La paix de savoir que cette âme pure et claire a triomphé de la laideur du Mal, et la certitude que par son exemple elle nous montre le chemin à suivre. Et son frère, séminariste à l'époque du procès, nous montre aussi le chemin que le Christ nous demande de suivre quand il affirme à l'accusé : « Je sais une chose, c'est que Jeanne-Marie vous aime, et j'en sais une autre, c'est que vous avouerez en temps et en heure. Toute chose sera connue, au ciel ou sur la terre ».

Une âme à prier comme sainte Maria Goretti…

Lu dans le salon beige

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27 mai 2017 6 27 /05 /mai /2017 07:56

 

En hommage aux femmes dont on fête dimanche la maternité mais aussi à l’attention de la nouvelle secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa (*), voici des extraits de la magnifique Lettre aux Femmes de Saint Jean-Paul II :

 

Le secret pour parcourir rapidement le chemin du plein respect de l'identité́ féminine ne passe pas seulement par la dénonciation (…), des discriminations et des injustices, mais encore et surtout par un projet de promotion aussi efficace qu'éclairé́, qui concerne tous les domaines de la vie féminine, en partant d'une prise de conscience renouvelée et universelle de la dignité́ de la femme. La raison elle- même, qui accepte la loi de Dieu inscrite au cœur de tout homme, nous porte à reconnaitre cette dignité́ malgré́ ses multiples conditionnements historiques. Mais c'est surtout la Parole de Dieu qui nous permet d'identifier clairement le fondement anthropologique radical de la dignité́ de la femme, en nous le montrant dans le dessein de Dieu sur l'humanité́.(§6)(…)

Il est dit (…) que l'homme est créé́ « homme et femme » (Gn 1, 27), depuis l'origine. L'Ecriture elle-même fournit l'interprétation de cet élément: bien que se trouvant entouré par les créatures innombrables du monde visible, l'homme se rend compte qu'il est seul (cf. Gn 2, 20). Dieu intervient pour le faire sortir de cette situation de solitude: « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie » (Gn 2, 18). Depuis l'origine, donc, dans la création de la femme est inscrit le principe de l'aide: aide -- notons-le bien -- qui n'est pas unilatérale, mais réciproque. La femme est le complément de l'homme, comme l'homme est le complément de la femme: la femme et l'homme sont entre eux complémentaires. Le féminin réalise l'« humain » tout autant que le fait le masculin, mais selon une harmonique différente et complémentaire. Lorsque la Genèse parle d'« aide », elle ne fait pas seulement référence au domaine de l'agir, mais aussi à celui de l'être. Le féminin et le masculin sont entre eux complémentaires, non seulement du point de vue physique et psychologique, mais ontologique. C'est seulement grâce à la dualité́ du « masculin » et du « féminin » que l'« homme » se réalise pleinement. (§7) (…)

L'Eglise voit en Marie la plus haute expression du « génie féminin » et trouve en elle une source d'inspiration constante. Marie s'est définie elle- même « servante du Seigneur » (Lc 1, 38). C'est par obéissance à la Parole de Dieu qu'elle a accueilli sa vocation privilégiée, mais pas du tout facile, d'épouse et de mère de la famille de Nazareth. En se mettant au service de Dieu, elle s'est mise aussi au service des hommes: service d'amour. C'est ce service qui lui a permis de réaliser dans sa vie l'expérience d'une mystérieuse mais authentique « royauté́ ». (…). Sa « royauté́ » est un service! Son service est une « royauté́ »! C'est ainsi que devrait être comprise l'autorité́ dans la famille comme dans la société́ et dans l'Eglise. (§10) (…)

Dans cette perspective de « service » -- qui exprime la véritable « royauté́ » de l'être humain, s'il est accompli avec liberté́, réciprocité́ et amour --, il est aussi possible d'accueillir une certaine diversité́ de fonctions, sans conséquences désavantageuses pour la femme, dans la mesure où cette diversité́ n'est pas le résultat d'un ordre arbitraire, mais découle des caractères de l'être masculin et féminin. (…) Dans ce vaste domaine du service, l'histoire de l'Eglise, au long de ces deux millénaires, (…) a connu vraiment le « génie de la femme », ayant vu apparaître en son sein des femmes de premier plan, qui ont laissé́ d'elles-mêmes, aux différentes époques, une empreinte importante et bénéfique. Je pense à la longue cohorte des martyres, des saintes, des mystiques insignes. Je pense tout spécialement à sainte Catherine de Sienne et à sainte Thérèse d'Avila, (…), Docteur de l'Eglise. Et comment ne pas rappeler aussi les innombrables femmes qui, animées par la foi, ont consacré leur vie à des initiatives d'un intérêt social extraordinaire, particulièrement au service des plus pauvres? L'avenir de l'Eglise dans le troisième millénaire ne manquera certainement pas de voir naître de nouvelles et admirables manifestations du « génie féminin ». (§11) (…)

(Que) soit mise en lumière la pleine vérité́ sur la femme. Que l'on donne vraiment tout son relief au « génie de la femme », en ne tenant pas compte seulement des femmes importantes et de renommée, qui ont vécu dans le passé ou qui sont nos contemporaines, mais aussi des femmes simples, qui développent leur talent féminin au service des autres dans la banalité́ du quotidien! C'est en effet spécialement en se donnant aux autres dans la vie de tous les jours que la femme réalise la vocation profonde de sa vie, elle qui, peut-être encore plus que l'homme, voit l'homme, parce qu'elle le voit avec le cœur. Elle le voit indépendamment des différents systèmes idéologiques ou politiques. Elle le voit avec sa grandeur et ses limites, et elle cherche à venir à sa rencontre et à lui être une aide. De cette manière, dans l'histoire de l'humanité́, se réalise le dessein fondamental du Créateur et apparaît sans cesse, dans la diversité́ des vocations, la beauté́ - non seulement physique mais surtout spirituelle - que Dieu a prodiguée depuis le début à la créature humaine et spécialement à la femme. (§12) (29 juin 1995)

 

(*) : qui, dans un entretien à la Fondation Jean Jaurès en octobre 2016, parlait de pseudo « droit à la vie » et déclarait que « sur le modèle de ce qui se fait depuis des siècles avec la Doctrine sociale de l’Église », « les religieux » s'entendent pour construire l'oppression des femmes et le contrôle sur leur corps.

 

Merci à EVR

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20 mai 2017 6 20 /05 /mai /2017 09:17

 

Les partis politiques classiques se sont effondrés lors des dernières élections présidentielles. Le président Macron veut donner l’image du monarque républicain au-dessus des partis… avant le retour - après les législatives- d’une nouvelle quatrième République gouvernant au gré des alliances partisanes. Verra-t-on un jour s’exhausser le vœu de la philosophe Simone Weil souhaitant la suppression des partis politiques ?

 

Le fait que (les partis) existent n'est nullement un motif de les conserver. Seul le bien est un motif légitime de conservation. Le mal des partis politiques saute aux yeux. Le problème à examiner, c'est s'il y a en eux un bien qui l'emporte sur le mal et rende ainsi leur existence désirable. (…)

Mais il faut d'abord reconnaître quel est le critère du bien. Ce ne peut être que la vérité, la justice, et, en second lieu, l'utilité publique.

La démocratie, le pouvoir du plus grand nombre, ne sont pas des biens. Ce sont des moyens en vue du bien, estimés efficaces à tort ou à raison. Si la République de Weimar, au lieu de Hitler, avait décidé par les voies les plus rigoureusement parlementaires et légales de mettre les Juifs dans des camps de concentration et de les torturer avec raffinement jusqu'à la mort, les tortures n'auraient pas eu un atome de légitimité de plus qu'elles n'ont maintenant. Or pareille chose n'est nullement inconcevable. (…)

La suppression des partis serait du bien presque pur. Elle est éminemment légitime en principe et ne paraît susceptible pratiquement que de bons effets.

Les candidats diront aux électeurs, non pas : « J'ai telle étiquette » - ce qui pratiquement n'apprend rigoureusement rien au public sur leur attitude concrète concernant les problèmes concrets - mais : « Je pense telle, telle et telle chose à l'égard de tel, tel, tel grand problème. »

Les élus s'associeront et se dissocieront selon le jeu naturel et mouvant des affinités. Je peux très bien être en accord avec M. A. sur la colonisation et en désaccord avec lui sur la propriété paysanne; et inversement pour M. B. Si on parle de colonisation, j'irai, avant la séance, causer un peu avec M. A.; si on parle de propriété paysanne, avec M. B. (…)

Hors du Parlement, comme il existerait des revues d'idées, il y aurait tout naturellement autour d'elles des milieux. Mais ces milieux devraient être maintenus à l'état de fluidité.

C'est la fluidité qui distingue du parti un milieu d'affinité et l'empêche d'avoir une influence mauvaise. Quand on fréquente amicalement celui qui dirige telle revue, ceux qui y écrivent souvent, quand on y écrit soi-même, on sait qu'on est en contact avec le milieu de cette revue. Mais on ne sait pas soi-même si on en fait partie; il n'y a pas de distinction nette entre le dedans et le dehors. Plus loin, il y a ceux qui lisent la revue et connaissent un ou deux de ceux qui y écrivent. Plus loin, les lecteurs réguliers qui y puisent une inspiration. Plus loin, les lecteurs occasionnels. Mais personne ne songerait à penser ou à dire : « En tant que lié à telle revue, je pense que... » . Quand des collaborateurs à une revue se présentent aux élections, il doit leur être interdit de se réclamer de la revue. Il doit être interdit à la revue de leur donner une investiture, ou d'aider directement ou indirectement leur candidature, ou même d'en faire mention. Tout groupe d' « amis » de telle revue devrait être interdit. (…)

D'une manière générale, un examen attentif ne semble laisser voir à aucun égard aucun inconvénient d'aucune espèce attaché à la suppression des partis.

Par un singulier paradoxe les mesures de ce genre, qui sont sans inconvénients, sont en fait celles qui ont le moins de chances d'être décidées. On se dit : si c'était si simple, pourquoi est-ce que cela n'aurait pas été fait depuis longtemps ?

Pourtant, généralement, les grandes choses sont faciles et simples.

Celle-ci étendrait sa vertu d'assainissement bien au-delà des affaires publiques. Car l'esprit de parti en était arrivé à tout contaminer. (…)

On en est arrivé à ne presque plus penser, dans aucun domaine, qu'en prenant position « pour » ou « contre » une opinion. Ensuite on cherche des arguments, selon le cas, soit pour, soit contre. C'est exactement la transposition de l'adhésion à un parti.

Comme, dans les partis politiques, il y a des démocrates qui admettent plusieurs partis, de même dans le domaine des opinions les gens larges reconnaissent une valeur aux opinions avec lesquelles ils se disent en désaccord. C'est avoir complètement perdu le sens même du vrai et du faux. D'autres, ayant pris position pour une opinion, ne consentent à examiner rien qui lui soit contraire. C'est la transposition de l'esprit totalitaire. Quand Einstein vint en France, tous les gens des milieux plus ou moins intellectuels, y compris les savants eux-mêmes, se divisèrent en deux camps, pour et contre. (…) Dans l'art et la littérature, c'est bien plus visible encore. Cubisme et surréalisme ont été des espèces de partis. On était « gidien » comme on était « maurrassien ». (…) Même dans les écoles on ne sait plus stimuler autrement la pensée des enfants qu'en les invitant à prendre parti pour ou contre. On leur cite une phrase de grand auteur et on leur dit : « Êtes-vous d'accord ou non ? Développez vos arguments. » A l'examen les malheureux, devant avoir fini leur dissertation au bout de trois heures, ne peuvent passer plus de cinq minutes à se demander s'ils sont d'accord. Et il serait si facile de leur dire : « Méditez ce texte et exprimez les réflexions qui vous viennent à l'esprit ».

Presque partout - et même souvent pour des problèmes purement techniques - l'opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s'est substituée à l'obligation de la pensée. C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s'est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu'on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques.

(Extraits de Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Écrits de Londres)

Merci à EVR.

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9 mai 2017 2 09 /05 /mai /2017 07:12

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6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 21:47

N’oublions pas l’essentiel de l’élection présidentielle de dimanche : la France. Et choisissons le candidat qui saura donner aux Français l’envie d’aimer leur pays ! Philippe de Villiers dans ce beau texte veut proposer aux jeunes ce roman d’amour .

Le multiculturalisme fait son entrée dans les classes. L'histoire ne sera plus un récit mais, je cite, « un coach qui aidera chacun à mieux vivre ensemble ». On va donc sélectionner les commémorations, trier, « halaliser » le livre d'heures. Il ne s'agit plus pour l'école de faire des héritiers mais des indignés. L'objectif n'est plus de faire des citoyens, des Français mais de former des individus prémunis contre le retour du mal et bientôt «du mâle blanc, hétérosexuel, esclavagiste, colon, collabo, raciste» si l'on reprend les termes de plusieurs rapports de l'Education Nationale. On fera la chasse aux dates trop blanches pour être honnêtes. La nation française a-t-elle jamais vraiment existé ? Non, répondra-t-on, c'est un jeu de coïncidence, une mosaïque, une mythologie artificielle. Le temps est venu d'une nouvelle « mise en récit ». Elle sera, on l'a vu à Verdun, festive, bariolée, déjantée.(…)

On ne ressuscitera pas le roman national. (…). On y poussait très loin la métaphore et l'hyperbole. Peut-être trop loin. (…) Le patriotisme ne peut plus passer par les hauts faits, la gloire, la puissance. La France de 14 saignée à blanc a connu la grande ordalie, celle de 40 a vécu la débâcle. Nous avons été vaincus à la bataille de Diên Biên Phu, nous avons quitté l'Algérie. Plus grave, aujourd'hui le pays a perdu ses contours. Et ses conteurs. Il ne reste plus que le drapeau et l'hymne national à Saint-Denis. Mais pas à la basilique, au stade des gladiateurs.

Il faut (…) que la France soit désirable. La nation est un lien amoureux. Il faut refaire un peuple amoureux. Je pense souvent à cette phrase de Romain Gary qui raconte son coup de foudre : « Je n'ai pas une seule goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines. » (…)

Les jeunes Français d'aujourd'hui qu'ils soient de souche ou de désir sont des écorchés vifs. Ils sont tout en émotion. Je les vois dans les deux millions de personnes qui viennent chaque année au Puy du Fou. Ils accueilleraient volontiers dans leur cœur notre pays s'il le connaissait. On s'acharne pourtant à ne leur proposer que « les valeurs de la République ». Des valeurs froides, formelles qui relèvent d'un code de bonne conduite et non pas d'un embrasement de l'imaginaire. On respecte les valeurs de la République comme on respecte le Code de la route mais on n'a encore jamais vu personne tomber amoureux d'une ligne continue ou d'un stop. Quand on ne propose plus à nos jeunes Le Cid et Cyrano, le dernier message de Benjamin Fondane ou celui de d'Estienne d'Orves ils cherchent des épopées de substitution.(…)

Il faut changer d'impératif : ne plus dire aux enfants, tu dois aimer la France parce qu'elle est grande mais tu dois l'aimer parce qu'elle est belle. Il faut aller rechercher dans nos enfouissements les affleurements de tendresse française. Passer par le beau. Notre nouveau roman national ne sera plus un récit de puissance, de grandeur, mais établi sur les Beautés françaises. Il nous faut changer d'angle, de façades, de porte d'entrée et passer par le côté esthétique pour illuminer le chef-d’œuvre afin d'irradier les cœurs. Bref, il faut proposer aux jeunes un roman d'amour.(…)

(Ces beautés sont les) grandes allégories françaises inscrites dans notre imaginaire : France la douce qui s'appela ainsi parce que la France est le pays inventeur de la courtoisie. Un pays dans lequel la cour d'amour est l'imitation presque parodique de la cour de justice du Seigneur. Ainsi les jeunes Français de désir découvriront par eux-mêmes que le Coran est à l'exact opposé du roman de courtoisie. Le chevalier se consumait en vaine patience à la porte de la dame, la femme était reine, maîtresse en ses protocoles alors que le Coran énonce l'exhortation inverse : « vos femmes sont pour vous un champ de labour ». Le jardin à la française reposait sur un nombre d'or : tout est à l'échelle humaine, la mesure, la hauteur, les distances. L'ordre en esthétique porte un nom : la symétrie. La justice aussi porte un nom : la perspective. La France, dans son ADN, ne peut pas dissocier l'ordre et la justice. Et puis, il y a l’art de vivre à la française avec la parabole de l’ivresse mystique de Noé. Chez nous, le vin est biblique et littéraire. (…)

La France est née d'un acte littéraire, d'une chanson de geste : La Chanson de Roland. La langue chez nous a fixé dans le temps un romanesque qui vient embraser le roman de nos vies. Enfin, il y a l'allégorie du blanc manteau d'églises. Dès qu'un malheur nous frappe, la France retourne à ses enfances. Après chaque attentat les cloches des églises sonnent le glas. Les mêmes cloches que celles du 24 août 1944 qui accueillirent les troupes de Leclerc dont la devise de la famille Hautecloque vibrait en écho « on entend loing sonner la haute cloque ». La France est une grande famille. Qu'on le veuille ou non, qu'on soit croyant ou indifférent, les témoignages de pierres que sont les cathédrales nous rappellent que la France doit rester la France et qu'elle n'a pas vocation à devenir la fille aînée de l'islam. Il faut reconnaître au peuple français un droit inaliénable : le droit de préserver, de cultiver les richesses anthropologiques de la civilisation. Le droit à la continuité historique.

 

Merci à EVR.

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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 19:07

 

Les Français sont-ils fascistes ?

 

Le système politico-médiatique a adopté, depuis plusieurs dizaines d’années, un système d’imposition de ses idées d’une extrême simplicité : tous ceux qui osent s’aventurer en dehors du « politiquement correct » sont tout simplement des extrémistes, des fondamentalistes, des intégristes, et très probablement des fascistes. A cet égard, les mesures essentielles de redressement figurant dans notre Manifeste de la dernière chance ont très certainement été cataloguées comme « fascisantes » par beaucoup. Mais se pose un problème compliqué : il se trouve que ces idées « extrémistes » correspondent à ce que pensent majoritairement les Français. C’est ce que révèle un sondage IFOP*, commandé par Liberté politique, sur  les vingt-deux mesures dudit Manifeste. Les résultats de ce sondage sont tout à fait extraordinaires, car ils permettent de poser la question : les Français seraient-ils donc fascistes ?

La suite ...

Article rédigé par François Billot de Lochner , le 06 avril 2017

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29 avril 2017 6 29 /04 /avril /2017 12:15
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