Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

22 septembre 2018 6 22 /09 /septembre /2018 09:51

 

retrouvé dans des archives...

 

La PNL en question

Par cet article (2009), nous entamons une étude critique de la PNL que nous avons annoncée depuis maintenant deux ans. Nous reproduisons ci-après des remarques de Fulcran de Berge auxquelles nous avons d’ailleurs collaboré en ajoutant les remarques de Antoine-Marie Paganelli et de Michel Tougne .

 

Présentation de la PNL

La programmation neuro-linguistique (PNL) se donne pour être un ensemble d’outils heuristiques permettant une découverte de soi et des autres. C’est aussi un ensemble de techniques destinées au développement de soi. C’est enfin un ensemble de modèles et de techniques destinées à améliorer la communication entre individus.

Pourquoi nous intéresser à la PNL ? Parce que sa démarche recoupe l’objet d’étude de l’Icres, qui, nous le rappelons, s’intéresse aux causes de la déchristianisation. C’est pourquoi nous étudions les présentations du sujet humain propre à cette discipline et nous les rapprochons de la conception chrétienne d’un homme devant mener une vie morale normale (i.e. chercher le bien, éviter le mal). Nous examinons les méthodes de relations préconisées afin d’évaluer en quoi elles permettent d’établir des liens sociaux authentiques. Enfin, nous sommes attentifs au langage scientifique et très éclectique de cette théorie, car c’est de son caractère scientifique ou non que dépendra sa crédibilité. C’est d’ailleurs par cet aspect que nous commençons l’étude

Scientifique ou pas ?

La PNL se présente habituellement entourée de fortes références scientifiques. Un néophyte pourra légitimement s’en trouver impressionné, voire à priori convaincu. Il faut dire que les tenants de la PNL ne lésinent pas en se réclamant des sciences qu’ils convoquent :

programmation en référence tantôt à la cybernétique appliquée aux sciences humaines, tantôt au béhaviourisme, tantôt à la sociologie voire à la psychanalyse par laquelle on explique l’intériorisation inconsciente de comportements construits ;

neuro : en référence aux nombreuses neurosciences ;

linguistique : en référence aux travaux de linguistes, comme la grammaire transformationnelle de Noam Chomsky, mais aussi à la sémiologie, à la sémantique générale de Korzybski, et sans doute à la symbolique de Carl Jung.

Il s’agit en fait du travail de deux auteurs Richard Bandler et John Grinder, l’un mathématicien spécialisé en intelligence artificielle, devenu psychologue, l’autre linguiste. Leur ouvrage fondateur : « The Structure of Magic » 1975-1976, résume bien l’ambition des deux personnages : comment regrouper toutes ces théories, tous ces domaines scientifiques pour en faire un corps de théorie unifié ? Tout finit par se fondre dans les notions d’utilité, d’efficacité, et de ‘ce qui fait sens’. Pour ces deux auteurs, nos croyances (et non le réel) motivent nos actions. Ce sont elles qui enchantent le monde. (Vie psychique symbolique) et non la connaissance. La perception des obligations morales, (la responsabilité de l’individu) est noyée dans la vie symbolique. Nos croyances engendrent la magie de nos représentations, structurent nos comportement et nous font vivre…de l’irréel.

Découvrons plus avant la nature de la pensée développée par ces deux auteurs : leurs références scientifiques, le statut qu’il accordent à l’expérience et à l’observation, les principes qu’ils invoquent, pour interpréter les comportements. Observons également la relation qu’ils établissent entre ces principes et les faits d’expérience.

 Pillage d’aveugles ignorants.

Référons-nous à la présentation que donne l’Institut de Formation PNL :

« Leur objectif n'est pas de développer une théorie, il en existe déjà de nombreuses, mais plutôt de créer un modèle efficace.

Ils ont donc commencé par observer, écouter et toucher du doigt les comportements, les stratégies, les procédés utilisés par ceux pour qui la communication est un phénomène facile à mettre en oeuvre, de naturel, d'automatique. Ils se sont attachés davantage au comment plutôt qu'à la théorie de laquelle ils se réclament ou à tout ce qu'ils pouvaient dire.

C'est ainsi qu'ils sont allés observer des thérapeutes tels Virginia Satir (thérapies familiales), Fritz Perls (fondateur de la Gestalt thérapie), Milton Erickson, thérapeute hors du commun, père des thérapies brèves (ndla : praticien de l’hypnose), mort en 1980 est celui chez qui ils ont certainement le plus emprunté, et bien d'autres encore, professionnels de la communication venant d'horizons tels que le management et la pédagogie.

Ils se sont finalement rendu compte, au bout de ces nombreuses observations, qu'ils avaient vu juste et que ces personnes, souvent à leur insu, utilisaient des stratégies, des comportements identiques et donc reproductibles à volonté. Observer d'abord, mettre à l'épreuve ensuite, puis seulement après créer un modèle qui synthétise leurs observations, telle fut leur démarche. Elle donna naissance à de nombreux outils, techniques et procédures de travail pragmatiques et utilisables instantanément. »

Le texte est intéressant par son incohérence même. Comment ont-ils pu se rendre compte qu’ils avaient vu juste, si l’observation venait en premier, et si le modèle venait en dernier ? Est-ce ‘voir juste’ de se dire a priori qu’on pourra reproduire des méthodes sans faire références aux théories qui les ont permises ? Et surtout, est-ce mettre en premier l’observation que d’avoir de tels a priori ? Il s’agit tout au plus d’un pillage d’ignorants qui entendent bien le rester.

 Mutilation du réel

 John Grinder et Richard Bandler nous expliquent eux-mêmes : «Nous nous considérons comme des créateurs de modèles … Nous n’avons pas d’idées à propos de la nature réelle des choses. Et cela ne nous intéresse pas particulièrement. La fonction d’un modèle est d’arriver à une description qui soit utile. Nous n’avons rien de vrai à vous offrir, seulement des outils pratiques.»

On ne peut dire plus clairement que la connaissance du sujet humain ne les intéresse pas. 

 

La suite...

 

Partager cet article
Repost0

commentaires