20 novembre 2007
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Le 20 novembre , les Patagons célèbrent leur fête nationale , jour anniversaire de la proclamation du royaume par Antoine de Tounens !
Antoine de Tounens appartient à l'histoire. Son aventure est avérée. Il a effectivement
régné dans le cours des années 1860, quelques semaines, peut-être
quelques mois, au crépuscule des conquistadors, et dans sa tête toute une vie,
sur l'Araucanie et la Patagonie. Au café Tortoni, sur les boulevards, quand
il entrait, personnage tragique, le public se levait pour le saluer.
Le drapeau bleu, blanc, vert, à l'horizontale, est le sien, celui qu'il avait choisi. L'hymne
national a été composé pour lui, par un Chilien, durant son emprisonnement au Chili.
Le sceau et la devise du royaume sont les siens. La fête nationale se célèbre
le 20 novembre, jour anniversaire de sa proclamation aux tribus indiennes et de
la notification de ses décrets de fondation aux gouvernements
chilien, argentin et français. (…) Il est, par les temps qui courent, le souverain qui nous convient. Etant donné qu'il n’a point de descendance (…).
C'est commode et jubilatoire. Ainsi le royaume de Patagonie, au gré de chacun, peut-il devenir défi, simulacre de conquête, provocation, posture, attitude,
pied de nez, refuge, regret, rêverie, canular, voire dérision ou dégoût, ou façon d'exprimer
l'inexprimable, ou encore patrie de rechange, et tout cela forme un jeu dont les règles
non-établies sont subtiles et doivent demeurer celles d'un jeu, d'autant mieux
qu'il peut cesser d'un coup - comme on soufflerait les bougies d'un gâteau de fête
en pièce montée - puisqu'il ne représente aujourd'hui rien de tangible en dépit des apparences.
Un mot encore : il n'existe pas de citoyens patagons, mais des sujets. C'est un royaume...
Voilà, mes chers compatriotes, débrouillez-vous avec cela. C'est ce à quoi je m'emploie depuis trente ans.
Jean Raspail , Editorial du Moniteur de Port-Tounens n°XI (2006), auteur de "Moi Tounens, roi de Patagonie"