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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 09:15

 

      Capture-d-ecran-2012-10-14-a-17.16.29.png Jean Luc GARIN , nouveau supérieur du Séminaire Interdiocésain de Lille (depuis 1 mois) 

"Une occasion pour inviter à passer de la fiction à la réalité"

 

Quand vous avez appris la sortie d'"Ainsi soient-ils", quelle a été votre réaction ?

Je l'ai accueillie positivement. Je trouvais intéressant de parler de ce qui se vit dans les séminaires. Je me suis dit que l'aventure humaine et spirituelle vers la prêtrise intéressait encore de nos jours.

 

Et après avoir vu les 8 premiers épisodes, qu'en retenez-vous ?

Une déception. Je n'ai pas reconnu ce que je vis.

 

Qu'est-ce qui vous a le plus touché ?

Il y a des perles. Comme la scène dans la librairie, où José, le repris de justice, rencontre pour la première fois le père Fromenger, responsable du séminaire. Il lui parle d'ouverture et lui dit : "Relisez Saint Augustin"  José, c'est le personnage le plus attachant.

 

Qu'est-ce qui vous a choqué ?

Le moment où le thème des pauvres est choisi comme campagne de communication. L'Église se servant des plus démunis pour soigner son image de marque, ça fait mal... 

 

Qu'est-ce qui manque le plus dans cette saison 1 ?

La vie fraternelle. On se porte davantage les uns les autres dans un séminaire. Le lieu est moins replié sur lui-même que ce qui est montré : nos enseignants ne sont pas que des prêtres, il y a des cours communs avec des laïcs...

 

Trouvez-vous que les 5 profils de séminaristes de la série correspondent à une certaine réalité ?

D'abord, on ne les choisit pas sur dossier comme le suggère le premier épisode ! Les situations qu'ils connaissent dans la série peuvent arriver, mais elles sont tellement dramatiques qu'il faudrait 20 ans pour les rencontrer ! Quand les séminaristes arrivent, ils ont davantage mûri leur engagement que ce qui est présenté : ils sont déjà en lien avec un service des vocations, une pastorale des jeunes, un prêtre...

 

Quel est selon vous le plus grand décalage avec la réalité ?

Il manque la joie. La série est triste. Il n'y a pas de lumière. Qu'est-ce qui habite la prière ? Tout ce qui nourrit le coeur n'est pas évoqué, la relation à Jésus Christ notamment. Or, la vocation est un appel au bonheur, même si cela n'empêche pas les difficultés et qu'il faut rester lucide. Car on ne sait pas ce que sera la prêtrise demain.

 

L'un des personnages a fait de la prison pour homicide. Serait-il possible pour un séminaire d'accueillir un tel profil ?

Je ne sais pas, je n'ai acun exemple en ce sens.

 

L'un des personnages avoue ses pulsions homosexuelles. Dans la réalité, resterait-il séminariste ?

Nous respectons les personnes, mais non, un homosexuel n'ira pas jusque la prêtrise.

 

Vous venez de présenter un documentaire sur le séminaire de Lille. La série sort le même mois. Est-ce un hasard ?

Nous n'avons pas attendu la série pour comprendre qu'il nous fallait mieux communiquer sur la vie au séminaire. Le fait que cette fiction sorte est un appel de plus à cette visibilité. C'est une occasion de témoigner, d'inviter les gens à passer de la fiction à la réalité.  Pour cela nous avons un DVD tout récent, et cette année, il y aura des soirées ouvertes à tous, et quatre week ends portes ouvertes.

 

La Croix du Nord du 12 au 18 Octobre 2012

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